Du corpus à la bibliothèque virtuelle
Du programme Colisciences à la Bibliothèque virtuelle « Claude Bernard »
Résumé du projet
Notre projet : vers une bibliothèque numérique « Claude Bernard »
Objectifs généraux
• Réaliser sur Internet et en accès libre un site exceptionnel rassemblant toute l’œuvre imprimée de Claude Bernard.
• Pour ce faire :
- mettre en ligne tous ces textes en contrôlant leur forme éditoriale,
- construire un appareil critique sur ces textes et y adjoignant les paratextes (biographie, bibliographie, étude des notions du corpus, commentaires historiques, glossaire des termes scientifiques et techniques, dictionnaire des savants cités, liste des œuvres citées) nécessaires à des exploitations multiples de la part de lectorats divers (chercheurs, étudiants, érudits, curieux, etc.),
- architecturer ce site sous forme hypertextuelle (travail sur les couches et les liens inspiré de l’hypertexte CoLiSciences) pour offrir aux utilisateurs la possibilité de construire et gérer leurs propres collectes et développements.
Motivation : Pourquoi Claude Bernard ?
En France, six figures « emblématiques » s’imposent au cours de ce 19e siècle, durant lequel la biologie moderne prend son essor : Jean-Baptiste Lamarck, Georges Cuvier, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, Louis Pasteur et Claude Bernard. Le premier pour sa théorie transformiste ; les deux suivants, pour la célèbre querelle qui les opposa au sujet des plans d’organisation des êtres vivants ; le quatrième pour sa tératologie ; les derniers, pour les bouleversements théoriques et expérimentaux de la chimie biologique et de la physiologie. Les grandes oppositions théoriques et métaphysiques sur la nature du vivant (matérialisme, vitalisme, déterminisme, hasard, liberté, nécessité, finalisme, etc.) et les doctrines du vivant alimentent les réflexions de ces savants et des commentateurs.
Ainsi Claude Bernard fait œuvre de science tout en « philosophant » sur les formes de l’enquête scientifique. Ses écrits valent pour leur importance historique et pour la portée de ce qui s’y condense en termes de pensée et de concepts, mais ils sont aussi – c’est un aspect peu souligné – exemplaires de ce qu’une langue – le français – peut faire quand il s’agit de décrire et analyser la profusion des formes et des manifestations du vivant.
Constituer une Bibliothèque numérique « Claude Bernard » qui comporterait la totalité de ses œuvres, signifie montrer l’étendue de ses recherches et de sa pratique expérimentale. Si les anglophones ont une Intégrale Darwin (aussi bien papier qu’électronique), il serait dommage qu’aucun des grands savants biologistes du 19e siècle français (à l’exception de Lamarck) ne bénéficie d’une telle postérité éditoriale. De plus, il ne s’agirait pas seulement d’une édition électronique mais d’un hypertexte, combinant les avantages déjà reconnus d’un « corpus électronique » (informatisation des fonctions classiques de la forme livresque) et le profit inhérent à l’hypertexte, en tant qu’il peut donner lieu à de nouvelles offres de lecture et d’appréhension des textes. L’enjeu n’est donc pas de « verser » dans une base textuelle des ouvrages numérisés, mais de leur donner une pleine expansion : cela requiert un constant travail de constitution de l’hypertexte qui s’enrichit des apports venant des intervenants multiples susceptibles de commenter, annoter, analyser, etc., les textes sources.